La grande majorité des
mons (blasons) sont des symboles choisis par leur porteur avec pratiquement aucun contrôle ou restriction. Dans chaque clan, il est nécessaire d'avoir au moins un officier avec une bonne connaissance de l'héraldique. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'une question de vie ou de mort, la capacité à distinguer l'ami de l'ennemi étant critique lors d'une bataille...
Les
mons sont plus que des blasons héraldiques, ils sont une part majeure de l'art graphique de l'Empire.
Catégories de mons
Mon de la famille Soshi
Il y a six catégories de
mons de reconnues : plantes, animaux, phénomènes naturels, objets conçus par l'homme, dessins abstraits et
ji (caractère).
On estime le nombre de
mons existants entre 4000 et 5000.
Les catégories les plus représentées sont les plantes et les animaux (les animaux étant utilisés par les grands clans et le chrysanthème étant le symbole de l'Empereur).
Bannières
Fu Rin Ka Zan
Les bannières ne respectent pas de règles héraldiques. Certaines peuvent arborer le
mon du clan, d'autres peuvent porter une ou plusieurs bandes, d'autres enfin peuvent porter une devise (comme le célèbre
Fû-rin-ka-zan, soit "vent, forêt, feu, montagne" du clan Takeda).
Uma-jirushi
Quand un
daïmyo est présent, certaines marques personnelles, qui ne sont pas forcément des bannières, sont visibles. Il peut s'agir d'un grand éventail, d'une énorme gourde dorée, d'un chapeau fixé sur une lance ou d'une très grande ombrelle, le seul impératif étant que l'objet soit repérable de loin (et donc très souvent grand). Ces objets sont appelés
uma-jirushi (littéralement
insigne de cavalerie).
Les
bushis (en particulier ceux des rangs les plus faibles) et les
ashigarus portent un
sashimono (ou
shirushi), une petite bannière dorsale qui permet d'identifier leur clan, leur commandant ou leur unité. Fixé dans le dos, sur une hampe de bambou, le
Sashimono reproduit le motif de la bannière du clan ou de la division d'armée.
Le
Sashimono est fixé dans le dos de l'armure (
Yoroi) par un système en acier appelé
Gattari dans lequel on glisse la hampe de bambou portant l'emblème. L'ensemble est amovible et repliable pour le transport. Les
Sashimono sont portés aussi bien par l'infanterie que la cavalerie, par les officiers que les
Ashigaru.
Il existe néanmoins une autre forme, moins fréquente, de
Sashimono. Utilisée exclusivement pour les estafettes qui transportent les messages sur le champ de bataille, elle est constituée de très grandes plumes (environ 2 mètres de haut). De cette manière, les messagers sont repérés de très loin, et selon son camp, il est du devoir du
samurai soit de leur accorder protection et facilité de passage, soit de les intercepter.
bushi portant un sashimono
Horo
Élément distinctif des aides de camps ou des messagers d'un grand général, le Horo permet de distinguer ces
bushi d'élite sur le champ de bataille. Constitué d'un cadre léger en bambou en forme de boule (
Oikago), et revêtu d'une étoffe (
Haba) aux armes du clan, il est supposé servir de protection arrière contre les flèches lancées par ses ennemis.
Les messagers à cheval (
Tsukai Ban) sont devenus peu à peu les principaux utilisateurs du
Horo. Le fait de porter cet ornement est à la fois porteur d'honneurs et de risques. Les risques proviennent de la concentration sur le messager de tous les tirs ennemis, attirés par la taille du
Horo. L'honneur réside dans le fait que les
bushi présents sur le champ de bataille reconnaissent une grande valeur à ces messagers, et les traitent avec respect, pendant et après le combat.
Jinmakus
Jinmaku
Les
jinmakus (littéralement
rideau de camp) sont utilisés dans l'aménagement des camps militaires. Ils permettent d'être à l'abri du vent et des regards indiscrets. A la guerre, le général tient conseil et établit ses stratégies depuis son camp, protégé par les
jinmakus.
Comme les bannières, les
jinmakus n'obéissent à aucune règle héraldique.
Les
jinmakus font un
ken de hauteur sur trois ou quatre
kens de longueur.